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Conseil Municipal du 28 Mai 2002

 VILLENAVE-D' ORNON

CONTRAT LOCAL DE SECURITE

L'intervention des VERTS
Au Conseil Municipal 


PAR PATRICK NOUGUES CONSEILLER  MUNICIPAL VERT

 Les verts prennent la parole.

Ce sujet est bien sur suffisamment important pour intervenir même si pour finir nous voterons cette délibération…

Donc dans ce document deux parties :

Un diagnostic sur l’état de la délinquance et les incivilités dans notre commune.

La deuxième partie donnera des indications, des réponses, parfois sous forme de fiches actions pour réduire cette délinquance.

En préambule quelques informations socio- économiques soulignent entre autre les problèmes de transport et de déplacement je cite  “ la position de la ville vis à vis des axes routiers avantage plus particulièrement les habitants disposant d’un moyen de transport personnel ” et “ cet état de fait rend difficile le transport autonome des jeunes ”  il n’y a pas que les jeunes d’ailleurs….j’espère que ces commentaires ne vous ont pas échappé ! Il est urgent que notre  commune 5éme ville de la Gironde se dote de moyens de transports en commun nécessaires…    je referme la parenthèse…….

Pour en revenir au sujet, la sécurité ou plutôt l’insécurité constitue l’un des problèmes qui envenime la vie locale.

Elle envenime surtout la vie de certains  habitants - on en a tous eu l’occasion un jour ou l’autre d’en discuter avec quelques uns de nos administrés. Ils sont victimes d’une petite délinquance et d’une violence « ordinaire », au quotidien, beaucoup plus que du grand banditisme…

Elle envenime aussi la vie politique…on vient de le voir au cours de la dernière campagne électorale où le thème nous a été imposé…en effet l’extrême droite et la droite républicaine exploitent les réalités et les fantasmes de l’insécurité pensant que ce refrain sera électoralement payant et démontrera le “ laxisme ” et la “ permissivité ” congénitale de la gauche ; c’est bien sur une caricature ! La question est devenue tellement partisane qu’il est presque impossible de la traiter de manière objective et sereine. Les passions sont encore renforcées par le fait que certains veulent assimiler immigration et insécurité, jeunesse et délinquance alors que la aussi  les choses ne sont naturellement pas aussi simplistes.

De la lecture de ce  diagnostic on apprend que

-         1377 faits ont été recensés  en 2001, mais ce chiffre est inférieur à celui des années 2000, mais aussi à celui de 1997 et 19996

-         les faits relatifs à l’automobile sont en baisse constante depuis 95

-         les dégradations de bien publics et privés ( le1/4 des constats totaux ) sont en baisse en 2001

-         Police Secours est intervenu 663 fois en 2001 contre 930 en 1999

-         Les vols avec violence sont en baisse, ils sont passés de 34 en 1995 à 19 en 2001….

Ces chiffres confortent le sentiment que l’on pouvait avoir en abordant ces problèmes de sécurité : on ne peut parler sur notre commune de phénomènes de violence urbaine. Cette constatation m’a semblé être partagé par l’ensemble des membres de la Commission Politique de la Ville, j’espère qu’elle est partagée par le reste des élus.

Partant de ce constat quelques principes peuvent servir de guide à une réflexion dépassionnée pour trouver non pas une réponse mais un ensemble d’actions :

ü     1er Principe : la sécurité des personnes et des  biens est un droit fondamental  pour tous et partout.les élus doivent obligatoirement se placer du coté des gens menacés et lésés.

ü     2eme Principe : le tout préventif a constamment échoué Quelque soit le travail des services sociaux, si déterminé et efficace soit il, il ne peut réduire de manière durable l’insécurité

ü     3éme Principe : le tout répressif a constamment échoué lui aussi…là où les forces de police nationale et municipale sont les plus nombreuses et les plus interventionnistes les situations se redéchainent à la première occasion.

Il faut donc un dosage subtil entre la prévention et la répression

ü     autre Principe :Les politiques de sécurité ne peuvent qu’être partenarialesje crois qu’apparemment vous l’avez enfin compris…il était urgent de signer ce contrat, de dynamiser le CCPD c’est à dire le Conseil Communal de Prévention de la Délinquance ( je rappelle que la dernière réunion de cet organisme a eu lieu le 28/03/2000 !!!). Il était aussi urgent de lancer un programme d’actions en espérant que ces “fiches action ” que vous avez élaboré ne restent pas dans un classeur…Comme souvent les intentions de ce genre de document sont plutôt louables    il faut en assurer  le suivi car si aucun acteur ne peut régler le pb à lui tout seul…la municipalité doit être au premier rang car “ sans se préoccuper des limites juridiques des compétences les habitants se tournent vers les élus les plus proches pour exprimer leur craintes et réclamer des réponses”……

ü     dernier Principe : Si l’analyse ne peut qu’être globale les interventions doivent être multiformesc’est bien ce qui apparaît à la lecture du contrat, il faudra veiller à ce que l’insécurité soit attaquée par tous les bouts et en tous lieux : on ne peut se contenter d’éphémères opérations coup de poing. Il me semble aussi  que la sécurité ne peut être délivré comme une prestation toute faite et que le contrat ne prend pas assez en compte la participation active des habitants et de leurs représentants.

Comme nous sommes des citoyens "allergiques" à la puissance aveugle des automobilistes qui mettent tous les jours en danger la vie et la santé d'autrui nous avons aussi noté avec satisfaction que la violence routière rentrait dans le cadre de ce contrat local de sécurité…je rappelle que cette violence fait 8000 morts par an sans compter les blessés, les mutilés…vous proposez dans ce domaine 2 fiches actions…une sur la prévention routière auprès des jeunes et une sur la répression au niveau des automobilistes ce n’est pas suffisant ! La commune doit plus s’impliquer dans les aménagements de modération de vitesse en ville, les zones 30, les zones scolaires, les pistes cyclables non dangereuses, les aménagements pour la sécurité des piétons…

Enfin je ne peux pas terminer cette intervention sans revenir quelque temps en arrière sur des préoccupations moins communales mais on ne peut sur ce sujet éliminer l’Etat qui est au moins responsable de la Police et de la Justice …il a soufflé sur la France et il souffle encore un mauvais vent : le discours sécuritaire s’est emparé des esprits.

Le 11 Septembre a été l’occasion de faire passer en catimini des restrictions de liberté inacceptables   - seuls très peu d’associations tels la Licra, les Droits De l’Homme ou SOS Racisme et encore moins de partis ont dénoncés ces faits.

On ne résoudra pas la question des incivilités et des violences  par une mise en place d’une société policiere. Pour les Verts l’insécurité est d’abord sociale  et ce n’est pas une formule…je regrette que dans ce document ce volet n’ait pas la place qu’il mérite.

·        Le chômage des jeunes est plus souvent proche de 50% que de 10% dans les quartiers en difficulté

·        La reprise de l’emploi profite moins aux quartiers de relégation qui cumulent les handicaps face à l’embauche ( mauvaise réputation, discrimination raciale, faiblesse des qualifications…)

·        Certains jeunes se sont adaptés au chômage en développant des stratégies dont l’économie souterraine et les trafics en tout genre sont un aspect important

Il faut refuser comme cela a été proposé la mise en place de couvre-feu pour les mineurs ou les ponctions sur les allocations familiales. Ces mesures contribuent à stigmatiser un peu plus les familles sans pour autant régler la question posée par l’insécurité.

En conclusion je dirai que face à cette impasse  “ tout sécuritaire ” qui semble se dessiner il faut plus que jamais proposer une politique fondée sur  

Ø     La Prévention

Ø     L’aide aux victimes

Ø     La citoyenneté

 Je vous remercie de m’avoir écouté.


 

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