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Conseil Municipal du 29 Octobre 2002
VILLENAVE-D' ORNON
Classement Natura 2000 du site de Garonne - Avis du Conseil municipal |
Au Conseil Municipal
PAR
PATRICK NOUGUES CONSEILLER MUNICIPAL
On a envie
de dire Natura 2000, le retour…En effet en ce début d’année, lors du CM du
29 janvier 2002, nous avions eu une discussion sur le projet Natura 2000. Le
manque de temps et notre insistance sur ce sujet vous avez conduit -
assés spontanément, je le reconnais
- à programmer un Conseil
Municipal spécial et exclusif sur se
sujet. Dans une longue intervention ce 12 février 2002 nous avions tenté de démontrer,
ou plutôt de démonter vos principaux arguments anti – Natura 2000
qui s’appuient dans notre
commune sur 4 points :
- le caractère antidémocratique de Natura 2000
- son imprécision scientifique
- le respect du droit de propriété
-
son caractère anti-économique.
Il n’est
pas question pour moi de reprendre cet argumentaire qui, vous vous en doutez,
conserve pour les Verts toute sa
pertinence… pour préserver la biodiversité, que je qualifiais, en ce début
d’année, de véritable défi
pour nos civilisations…
Permettez moi, pour autant, de revenir et de préciser quelques points :
1
La consultation menée en début d'année portait sur des
sites "complémentaires", devant permettre de combler les
insuffisances de propositions françaises en matière de préservation
d'habitats et d'espèces. Cette dernière
consultation des conseils municipaux était donc
enclenchée à la demande de la commission européenne qui estimait ( évidemment
! ) que l'effort français en matière de sites proposés étaient
insuffisant , elle avait donc demandé à la France de faire plus… d'où une
consultation pour extension substantielle des propositions de sites N 2000
( soit par ajout de nouveaux sites ou par élargissement des zones déjà proposées
) A ce titre Villenave d'Ornon a été consultée pour ajouter le bocage humide
de Cadaujac à la liste déjà transmise.
2 Le courrier de
consultation, daté du 30 septembre 2002, que le conseil municipal de Villenave
d'Ornon a reçu, concerne les sites proposés en 1998 et transmis à la
Commission Européenne mais dont la transmission, pour des motifs de forme
disons "franco-français",
a été annulée par le Conseil d'Etat le 22 juin 2001.
La consultation actuelle du conseil municipal, porte donc sur une régularisation de la procédure française des sites transmis. Cette consultation est purement formelle puisque les sites sont déjà inscrits au niveau européen et notamment le site de la Garonne . Si le conseil municipal émet un avis défavorable , il ne peut le faire qu'en produisant une contre expertise scientifique ( c’est écrit noir sur blanc dans la lettre du préfet…).
La seule justification d'une inscription NATURA 2000 est d'essence scientifique.
Tout à l’heure nous allons voter une délibération sur l’église Saint
Martin. On ne va pas
demander l'avis des élus
pour savoir si cette église est de style Renaissance ou Romane… dans le
but de l'inscrire au patrimoine des monuments historiques.
Pour NATURA 2000, la procédure est identique , si une commune n'est pas d’accord avec le classement NATURA 2000 d'une partie de son territoire , elle commande une étude auprès de spécialistes reconnus de biologie végétale et ou animale et elle produit une contre expertise concluant à la non présence de telle ou telle espèce à tel endroit .
Au Royaume Uni ou en Hollande , il y a au moins 10 ans que les collectivités se
sont engagés dans une telle démarche . Les ports ont embauché des spécialistes
environnementaux qui ont compulsé les études réalisées et / ou ont diligenté
des études particulières , cela leur a notamment permis de négocier au pas à
pas l'étendue des territoires concernés . Cela leur a aussi permis de
comprendre la logique qui préside au classement NATURA 2000 à savoir la préservation
de la bio diversité . Dans cet esprit de préservation , les propriétaires
fonciers ont pu négocier avec les autorités européennes et permettre la
poursuite de leurs activités.
Malgré toute la compétence reconnue au maire de Villenave d'Ornon, et
j’ajouterais à celle aussi de l’ensemble des élus de la majorité,
personne ne peut considérer qu'il peut par le simple fait d’avoir été
élu avoir compétence pour remettre en cause les protocole d'études
scientifiques du Muséum d'Histoire Naturelle . Il ne faudrait pas sombrer dans
le ridicule et ce n'est pas faire aveu d'ignorance que de considérer que l'on
est pas compétent en toute les matières. En conséquence , je le répète, en
dehors d'une contre expertise scientifique, un avis défavorable transmis par le
conseil municipal n'aura pas d'incidence sur la poursuite de la procédure.
La procédure de classement NATURA 2000 de la Garonne continuera son cheminement
chaotique . L'étape suivante est la rédaction des documents d'objectifs avec
l’ensemble des acteurs de terrain.
Aujourd'hui , pour la France au sein de la communauté européenne , la seule
question qui doit se poser et que les conseillers municipaux doivent se poser ,
c'est : … est ce que la procédure sera mise en place en France avant
qu'elle ne soit contrainte de payer 150 000 € ( 1 million de francs ) par jour
, astreinte à laquelle rappelons le , la France est d'ores et déjà
condamnée , 150 000 € par jour , c'est le versement des fonds structurels
suspendus pour une période indéterminée ...
Il y a une obligation morale à respecter les engagements de la France… à VILLENAVE D’ORNON…, comme dans les autres communes.
Patrick
Nougues
Conseiller municipal.