Conseil Municipal du 24 Septembre 2002

 VILLENAVE-D' ORNON

Présentation du Sage (gestion de l'eau)

L'intervention des VERTS
Au Conseil Municipal 

              PROJET DE   S.A.G.E.  –  ORIENTATIONS DE GESTION  

Ce projet SAGE, élaboré par la Commission Locale de l’Eau, entre avril 99 et juillet 2002  ne comporte pas moins de 215 pages sans compter les annexes…Il se présente sous la  forme de 3 volumes
un état des lieux
un diagnostic
et un rapport “ tendances et scénarios ”.     J’en extrairai mots  pour mots seulement deux trois phrases écrites dans ces documents :

“ la préservation des ressources en eau souterraine utilisée pour l’eau potable mais aussi industrielle et agricole est une préoccupation majeure pour la gironde. 

En gironde les prélèvements déséquilibrent le bilan global des nappes profondes.
Crétacé :-2,5 M de m3/an
 Eocène :-11 M de  m3/an
 Oligocène : tout juste à l’équilibre .
 Ce déficit général se traduit par une piézomètrie ( terme technique évaluant les pressions des nappes d’eau )  dont la baisse persistante doit être enrayée.

 Le seul remède est la réduction des prélèvements incriminés.

  L’intrusion saline avérée dans l’Eocène de l’estuaire demande un soutien particulier pour protéger la région bordelaise d’une salinisation. ”

  Déjà des années que les écologistes et les Verts ont tiré le signal d’alarme, tant au point de vue local que mondial……René Dumont il y a quelques années proposait de déclarer responsables de crimes contre l’humanité toutes les actions poussant à l’augmentation rapide de la population, au gaspillage de l’énergie fossile qui augmente l’effet de serre, et aux gaspillages de toutes les ressources naturelles, parmi lesquelles l’eau est la plus essentielle à la vie.

Pour en revenir à la situation de notre département : une surexploitation pendant les 30 dernières années de la nappe éocène alimentant majoritairement le département, en eau potable, a entraîné  une baisse continue du niveau et un début de salinisation des eaux de l’estuaire. L’urgence de la situation réclamait la constitution d’une instance prévue par la loi sur l’eau et l’élaboration d’un projet SAGE ayant pour but de restaurer la situation et d’assurer la pérennité de la nappe éocène. L’instance baptisée Commission Locale de l’Eau, est composée des représentants des acteurs concernés : élus ( CUB, du Conseil Général, maires ), Chambres consulaires ( industriels et agriculteurs ), DIREN, services de l’Etat, l’Agence de l’eau, des associations agrées de protection de l’environnement ( SEPANSO ) et de consommateurs ( CLCV ).

Actuellement 150 millions de m3 sont consommés chaque année en Gironde. A l’horizon 2010, le SAGE demande d’une part, que 15.5 millions de m3 d’eau soient économisés , d’autre part que 15 autres millions de m3. proviennent de ressources de substitution ( autres nappes, eaux superficielles…)

Les associations ont eu le plus grand mal à faire entendre leurs voix face aux mastodontes agricoles et industriels… la principale divergence étant la suivante : les premiers travaux de la commission n’ont pas été axés sur la définition d’une politique ambitieuse de maîtrise des consommations d’eau, mais prioritairement sur la recherche de nouvelles ressources en eau. Cette politique se préoccupe essentiellement de pouvoir répondre à l’augmentation des besoins en augmentant systématiquement les moyens de production. C’est le “toujours plus” par essence même contradictoire au développement durable.

L’orientation donnée dés le début des travaux a été de fixer à priori et unilatéralement le gisement d’économies d’eau à 10% sans étude de quantification préalable. Selon  les Verts, le concept de maîtrise de la demande, qui aurait du être le socle sur  lequel aurait du se construire le SAGE, a été minimisé d’ailleurs  plus par méconnaissance du sujet que par calcul prémédité.

La venue après les élections municipales d’un Vert à cette commission  a permis non pas de transformer le schéma d’aménagement mais d’amener un certain changement de culture qui s’est traduit par un changement de syntaxe. Les termes économies d’eau sont vagues et imprécis et il a fallu batailler pour leur associer les termes de maîtrise des consommations d’eau ou de maîtrise de la demande d’eau et faire comprendre que les économies d’eau ne tenaient pas de la génération spontanée, mais résultaient de la mise en œuvre de cette politique de maîtrise.

C’est pour cela que nous vous proposons de donner un avis favorable à ce projet, tout en l’accompagnant du texte suivant que nous avons fait parvenir il y a quelques jours….

Villenave d’Ornon le 24 Septembre 2002.

Patrick Nouguès.