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Conseil Municipal du 20 Décembre  2005

 VILLENAVE-D' ORNON

Débat d'Orientation Budgétaire pour 2006

L'intervention des VERTS
Au Conseil Municipal 


PAR PATRICK NOUGUES CONSEILLER MUNICIPAL VERT

  
LES VERTS DE VILLENAVE D'ORNON
10 CHEMIN BRIGNON            
33140 VILLENAVE D'ORNON
TEL ET FAX:56.87.07.02         
 

Villenave d’Ornon,

Le 20 Décembre   2005

 

OBJET : Débat d'orientation Budgétaire pour 2006


En ce qui concerne les informations économiques générales que vous nous avez transmises, quelles soient macro ou micro économiques, nous souhaitons intervenir sur la crise pétrolière et sur l’obligation de recourir à un projet de société appelant à une nécessaire sobriété…nous nous expliquons.

En préalable, nous tenons important d’intervenir sur la hausse des prix du pétrole : les Verts ont pourtant tiré dans ce domaine le signal d’alarme depuis une vingtaine d’années à savoir que le développement économique des pays riches reposait sur une énergie somme toute plutôt bon marché (malgré les chocs pétroliers successifs) et que nos gouvernants enclenchaient ou maintenaient des politiques sans tenir compte du fait que cette énergie était non renouvelable, épuisable. Quel manque de prévision !

Cette hausse donc représente une véritable épée de Damoclès pesant sur les prévisions budgétaires nationales, et notamment sur les risques réels de baisse de la croissance en dessous des 1,5 %, alors que le gouvernement table sur une fourchette haute (1,5 à 2 %). Comme l’ont rappelé les 3 députés Verts à l’Assemblée Nationale, la crise pétrolière n’a toujours pas été considérée à sa juste mesure dans le Projet de Loi de Finances 2006, bien que le budget 2005 se soit trouvé pris en défaut par un cours du baril prévu à 39,3 dollars et finalement établi à 58 dollars. Visiblement, la crise pétrolière n’est toujours pas reconnue comme durable et les conséquences, que ce soit en termes budgétaires ou en termes d’orientation économique, ne sont pas bien prises en considération. Comme notre député Yves Cochet l’indique depuis le DOB national de l’an dernier, la hausse des cours du pétrole n’est absolument pas conjoncturelle, mais structurelle, et ce pour 3 raisons au moins :

- l’épuisement inexorable de la ressource

- parallèlement, la très forte demande due à la croissance de la Chine, l’Inde, le Pakistan, le Brésil... où la demande en hydrocarbures peut progresser de plus de 30% par an

- les considérations géopolitiques, avec des risques importants de conflits au Moyen-Orient, au Venezuela, autour de la Mer Caspienne et du golfe de Guinée, au Venezuela... et en mer du Nord

A notre niveau, nous avons à prendre en compte d’autres incertitudes et contraintes tout aussi fortes ; nous voulons notamment évoquer les effets économiques induits par la réforme de la Taxe Professionnelle : Brice Hortefeux, ministre délégué aux collectivités territoriales, aux journées de l’ACUF (association des communautés urbaines de France) au Creusot, a lui-même reconnu qu’aucune simulation n’avait été produite par les services de l’Etat. Face a ce manque de visibilité incroyable et pénalisant pour tous, cela nécessitera d’ajuster mieux encore les prévisions pluriannuelles, mais aussi de faire des choix… et nous en mesurons bien toute la difficulté.

D’une manière générale notre avis sur ces orientations où il n’y a pas que des chiffres…. Il y a – aussi et surtout – notre conception de la richesse... Est-ce qu’un niveau extraordinaire voire démesuré de dépenses signifie le bien-être de nos concitoyens dans la commune ? Non, nous ne le pensons pas. Si la sobriété dans le niveau de dépenses résulte à la fois des contraintes générales et d’un objectif de sincérité budgétaire, nous plaçons également la sobriété comme principe central dans le projet de société que nous souhaitons pour la commune.

N’oublions pas que nous avons ici des élus communautaires et au département lorsque souvent les niveaux de compétence l’exigent …il n’est pas non plus interdit de solliciter la Région et d’interpeller l’Etat quand cela le nécessite.

Cela dit en ce qui concerne le projet de budget communal 2006 nous avons choisi d’intervenir sur quatre points particulièrement importants qui ne nous semblent pas s’exprimer dans vos orientations budgétaires ou tout au moins de façon très insuffisante. Ces quatre points portent sur l’énergie, l’eau, l’éco exemplarité et l’urgence sociale

Ø Agissons pour la protection des ressources

- En matière d’énergie : donnons la priorité aux transports collectifs, développons la performance de notre réseau de TC, accompagnons les entreprises et administrations dans leurs PDE, encourageons le report modal notamment pour les trajets Domicile/Travail qui se font à 79 % en voiture dans l’agglomération, créons des parcs relais sécurisés pour les vélos, soutenons des solutions émergentes comme l’auto partage ou le Pédibus pour les trajets Domicile/Ecole.

C’est aussi avoir un vrai plan de réduction de l’intensité énergétique, la volonté de développer les énergies renouvelables et de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre. Nous avions proposé lors de la campagne des dernières municipales la création d’un point Info énergie qui avec un baril de pétrole à prés de 60$ fait cruellement défaut…

En termes de traduction budgétaire la création d’une ligne budgétaire dotée d’un budget conséquent doit pouvoir être dédiée à ces diverses économies d’énergie.

- En matière de gestion de l’eau, nous sommes intervenus plusieurs fois de façon détaillée pour exposer notre vision d’une politique de l’eau économe, efficiente et transparente. Soyons intransigeants sur le respect du SAGE qui, nous le rappelons encore, fixe des objectifs précis en terme de réductions des consommations et qui doit nécessairement s’appliquer sur notre territoire puisque la CUB l’a signé en 2003.

La aussi une ligne budgétaire doit pouvoir être dédiée exclusivement à la gestion de l’eau.

Au niveau de la CUB à propos de l’aspect financier de la renégociation, nous rappelons qu’il est primordial, pour nous, que les chiffres présentés par Trans’CUB en octobre soient expertisés. Ceux-ci font ressortir un écart incroyablement important entre les coûts respectifs de la concession et d’une régie pour l’usager de la CUB sur 30 ans (44 % de plus pour la concession alors que l’écart moyen se situe autour de 10 à 15 %). Seule une étude approfondie de toutes les modalités de sortie du contrat pourra, selon nous, conduire la prise de décision la plus pertinente sur le plan financier pour les usagers que nous sommes.

- D’une manière générale, il faut investir dans l’éco exemplarité de la commune, ce que vous ne faites pas : utilisation de papiers recyclés, double poubelles dans les services, achats d’ampoules économes pour les bâtiments publics et l’éclairage de nos rues, un véritable plan " Marshall"  en matière de chauffage de tous les bâtiments municipaux ( installation de chauffe eau solaire), création d’un parc automobile utilisant des énergies propres, PDE, introduction de nourriture bio dans les cantines, diminution de l’utilisation des pesticides fongicides herbicides au sein des services espaces Verts ( ayez par exemple une réflexion sur le désherbage thermique), achats de produits eco-responsables ( il y a longtemps que le souci des deniers publics et démarche éco responsable se rejoignent ; il faut s’affranchir de la culture du moins disant leitmotiv entendu dans cette salle) et il n’y a que vous Mr le maire pour refuser l’emploi de papier recyclé prétextant que cela revient à 6/7 fois plus cher !!!; prévention des déchets ( compostage, refus de la pub postale, refus des sacs plastiques)

 

Ø Etre réactifs face à l’urgence sociale

La crise sociale des quartiers trouve son origine dans une crise larvée qui ne dit pas son nom : à notre sens, l’immigration, la ghettoïsation, l’intégration, le modèle républicain, la crise d’identité...sont plutôt des révélateurs que l’on met avant, face aux 3 difficultés majeures que sont :

- l’école qui n’arrive plus à compenser les inégalités socio culturelles et parfois accentuent l’inégalité à l’accès au savoir 

C’est à l’Etat de se donner les moyens.

- la crise du logement et du cadre de vie, qui stigmatise fortement des populations fragilisées, qui sont soumises de surcroît aux inégalités écologiques, pollutions, bruit, difficultés de transport etc. Bien qu’elles agissent à travers les travailleurs sociaux comme des pompiers du social, les collectivités ont leur part de responsabilité, notamment sur le plan de la mixité sociale

Veillons en premier lieu, au respect strict de la loi SRU ; notre commune étant en dessous du seuil nous vous demandons d’y infléchir la politique du logement social

- la crise de l’emploi qui frappe depuis 20 ans toujours les plus faibles, les plus démunis, les plus fragiles ou ceux qui on plus de mal à s’intégrer.

Si bien sûr la réponse est nationale et politique, il incombe à la collectivité que nous représentons, au minimum une réflexion et un ajustement sérieux de nos politiques et de nos réponses. Si la compétence emploi nous échappe directement, il me semble que la réflexion au regard des événements récents ne devrait pas nous échapper

A ce sujet je voudrais dire deux choses

- j’ai toujours été choqué, Monsieur le Maire, par votre partie pris sur les emplois CES …que vous critiquiez en disant « moi les emplois je les pérennise… » d’accord c’est très bien mais notre collectivité ne pourrait elle pas faire un effort supplémentaire en accueillant au titre de la solidarité dés le premier trimestre 2006 des personnes en très grande difficulté…vous êtes un des premiers employeurs de la commune, montrons l’exemple. Même si l’emploi n’est pas pérennisé cela peut être une reconnaissance, un coup de pouce etc…

- j’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer ici sur le champ de l’économie solidaire ; c’est l’occasion plus que jamais d’y revenir : c’est celui des associations, des mutuelles, tout ce secteur est créateur d’emplois pour peu qu’on l’aide…, L’annonce de la suppression de 400 emplois à l’usine Ford de Blanquefort, même si ce n’est pas sur notre commune, doit nous faire réfléchir. Elle nous rappelle que l’emploi industriel, soumis à une forte concurrence internationale, est très fragile et que construire des boites de vitesse pour des 4x4 polluants est sans avenir. Si l’économie solidaire ne se substituera pas à ce type d’industrie, il convient peut –être d’élargir le spectre de notre champ d’intervention. Je sais aussi que pour vous c’est un territoire méconnu voire inconnu et la suppression de ce secrétariat d’Etat à l’arrivée au pouvoir de Jacques Chirac n’est pas signe de grande prise en considération…

Il conviendrait, à notre sens, qu’une réflexion et des propositions soient faites rapidement dans le domaine de l’économie sociale et solidaire comme ont su déjà le faire d’autres communes.

CONCLUSION :

Les bons indices (données financières 2003 des communes doc de la CUB ) nous permettent de vous demander :

· le rachat des terrains de la Plantation (en association avec le concours de la CUB (je rappelle une nouvelle fois que ces terrains appartenaient à la CUB et avaient vocation à être aménagé pour le bien de tous), du département, voire de la Région et de l’Etat…

· de faire un effort sur la démocratie locale….je vous rappelle que nous allons être une des dernières communes qui ne satisfait pas à l’obligation de fournir aux élus de l’opposition un local avec des moyens pour travailler …quel mépris pour votre opposition !

Je vous remercie de m’avoir écouté.                      
                    

 

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