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Conseil Municipal du 8 Novembre 2005

 VILLENAVE-D' ORNON

Contrat de ville et
Crise des
Banlieues

L'intervention des VERTS
Au Conseil Municipal 


PAR PATRICK NOUGUES CONSEILLER MUNICIPAL VERT

  
LES VERTS DE VILLENAVE D'ORNON
10 CHEMIN BRIGNON            
33140 VILLENAVE D'ORNON
TEL ET FAX:56.87.07.02         
 

Villenave d’Ornon,

Le 8 Novembre  2005

 

OBJET : SIGNATURE DE LA CONVENTION FINANCIERE 2005 POUR LA PROGRAMMATION DU CONTRAT DE VILLE ENTRE L’ETAT ET LA COMMUNE
et remarques des verts sur la crise des banlieues


On ne peut pas vous autoriser à signer cet avenant (que l’on votera bien sûr, tout de même au final…) sans avoir quelques mots à propos de ce qui se passe dans nos banlieues. Pour l’instant Villenave d’Ornon semble épargné …mais jusqu’à quand ? La dernière mesure prise par le gouvernement ne nous rassure absolument pas …je veux parler de la décision attendue depuis peu et prise dans la journée à savoir le décret possible de l’état d’urgence…mais nous allons y revenir dans quelques instants.

C’est pour nous et je pèse mes mots une véritable catastrophe sociale prévisible, j’insiste sur le caractère prévisible car c’est la conséquence des politiques passées en matière d’urbanisme, de développement économique, de politique de la ville de justice et de prévention…je ne suis pas en train de dire que rien n’a été fait mais force de constater le résultat actuel !

Je voudrais intervenir rapidement sur 3 points

En ce qui concerne la mort de deux adolescents à Clichy Sous Bois et des évènements qui ont
suivi nous pensons d'abord à la famille et aux amis de ces deux jeunes garçons morts
tragiquement.

Les Verts sont inquiets des conséquences du climat de peur que tente de créer le ministre de
l'intérieur. Ils rappellent l'écrasante responsabilité d'un homme - et du gouvernement
qui le laisse faire - qui s'attache à dresser les habitants de France les uns contre les autres.

Les Verts sont attachés à une Police nationale au service de tous les habitants, qui dispose des
moyens nécessaires à son action, c'est à dire d'agents formés, avec des conditions de vie correcte, disponibles pour exercer une mission de proximité aux côtés de la population.

Les Verts n'oublient jamais que les gesticulations sécuritaires ont souvent pour objectif de faire oublier l'indigence des moyens accordés aux autres pans d'une politique de sécurité qui doit intégrer des actions continues et diversifiées dans le domaine économique ainsi que dans ceux de l'éducation, de la politique de la ville, de la prévention, de la justice et de la démocratie locale.

Les Verts soutiennent les demandes exprimées d'une enquête neutre et rapide pour comprendre pourquoi on peut aujourd'hui mourir à 15 ans par peur de la police.

Deuxième point ; je voudrai pour une fois ...et je crois bien que c’est une première dans cette enceinte citer les propos de notre député de circonscription sur ces événements.

Je cite donc…

Dans une déclaration à l'AFP, le député-maire de Bègles estime que le ministre "porte une lourde responsabilité dans l'explosion des banlieues", s'étant comporté "comme un véritable pyromane, un chef de guerre, en prononçant des mots qui blessent et qui stigmatisent". Il veut
"gagner des voix sur sa droite, mais il est allé trop loin"

Le Député Verts Noël MAMERE estime qu'au stade de crise où on en est aujourd'hui" dans les banlieues, la démission du ministre de l' Intérieur Nicolas SARKOZY, "devient une hypothèse sérieuse".

Il est bien évident que si nous citons c’est que nous soutenons totalement ces propos. Certes cette démission demandée par de plus en plus de partis (PC compris) et d’associations ne r&réglera le problème, pas plus d’ailleurs qu’un énième plan qu’il s’appelle Borlo ou Tartempion pour les banlieues ne résoudra le problème de cette fracture entre les Français et
une partie de la jeunesse du pays.

Il faut par contre demander prône le rétablissement des subventions aux associations de
prévention, une revalorisation du statut de travailleur social et d'éducateur de rue, une autre formation des policiers, avec "le retour de la police de proximité" et demande d'"en finir avec une politique de discrimination".

Dernier point ; La décision du gouvernement de recourir à la loi du 3 avril 1955 sur l’état d’urgence, pour rétablir le calme dans les banlieues est une escalade totalement disproportionnée.

Cette stratégie de la tension délibérée et organisée ne règlera vraisemblablement rien, et fait par contre probablement courir à l’ensemble de la population française de plus grands risques que ceux qu’elle prétend éviter. Loin d’apporter l’apaisement qu’on était en droit d’espérer, le Premier ministre a semble t’il pris le risque d’augmenter la rage des banlieues en mettant en oeuvre la loi de 1955 autorisant le couvre-feu. Le gouvernement manifestement n’a pas compris l’ampleur de la crise, et n’a annoncé aucune mesure concrète de lutte contre les discriminations.

En conclusion je dirais

Qu’effectivement le problème est très loin d’être simple et qu’il ne faut pas être naîf : il y a certes des individus appelons les simplement des délinquants qui ne souhaitent pas qu’on les dérange

Admettons qu’il y ait 100 000 personnes à vouloir retourner des voitures et les incendier (on doit être très au dessus de la réalité) mais prenons 100 000 à rescolariser, éduquer, trouver du travail c’est 2 milliards d’euros ; comparez ce chiffre au plus de 40 milliards d’euros de déficit de la nation…je crois que ces chiffres parlent d’eux même …il faut savoir ce que l’on souhaite…

Je ne veux pas terminer cette intervention sans avoir une pensée pour les familles victimes de ces troubles. Lorsque au début j’ai parlé de catastrophe c’était volontaire car qui dit catastrophe dit victime…Il faut indemniser ces personnes au-delà des simples polices d’assurance. Ces victimes sont déjà souvent en situation précaire, ne l’oublions pas !

Je vous remercie de m’avoir écouté.                      
                    

 

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