Législative partielle à bordeaux les 14 et 21 novembre 2004 

« Je crois à une démocratie d’inventivité »

 


Pierre Hurmic
Candidat des Verts à l’élection des 14 et 21 novembre.
Pierre Hurmic, 49 ans avocat à la cour d’appel de Bordeaux, préside le groupe des Verts au conseil municipal,
où il siège depuis neuf ans. Conseiller communautaire, il a renoncé à son mandat de conseiller régional et brigue à présent le poste de député de la 2e circonscription. 

Qu’est- ce qui vous fait penser que le poste de député pourrait revenir aux Verts ?
Je suis sûr que les équilibres peuvent être infléchis. L’UMP détient 63 % des sièges à l’Assemblée et les Verts 0,52 %. Mais nous faisons partie de ceux qui travaillent le plus et, dans l’opinion bordelaise, nous pesons plus que 0,52 %. Les trois élus Verts au sein du conseil municipal constituent la principale opposition à Alain Juppé. Et à la CUB, nous sommes les seuls, puisque les socialistes ont choisi de faire partie de la majorité de Monsieur Juppé.

[ Lors de l’élection à la présidence de la CUB, deux voix de gauche se sont portées sur Juppé, permettant sa victoire.] 

Comment vous démarquerez vous des « grosses candidatures » UMP et PS ?
Cela fait 57 ans que cette circonscription est à droite. Mais les électeurs sont capables de se rebiffer. L’affiche d’Hugues Martin ( UMP) me donne l’impression de regarder dans un rétroviseur. Comme le symbole d’une période délétère d’un chabanisme finissant. Ce n’est pas un bon candidat, ni même celui de l’UMP : c’est celui qu’Alain Juppé a choisi. La majorité municipale essaie de dépolitiser cette élection, d’en faire une sorte de référendum à mi- mandat. Tout comme Chaban, Alain Juppé fait le vide autour de lui. Le problème, c’est qu’il y a un départ anticipé et qu’il n’y a personne, localement, qui ait une envergure comparable à la sienne.

Quant aux socialistes, je suis sidéré du manque  d’empressement dont ils ont fait preuve pour désigner un candidat. 

Pourquoi n’y a- t- il pas eu d’union PS- Verts ?
J’aurais préféré cette union, mais depuis que Gilles Savary ( PS) est parti, on n’a plus de candidat évident. En revanche, pour le second tour, on peut tout imaginer. 

Quelles idées souhaitez- vous défendre à l’Assemblée ?
Je crois à une démocratie d’inventivité. Nous ferons des propositions, comme pour la politique culturelle bordelaise. Je serai pour une politique plus sociale que libérale, plus écologiste, moins productiviste. Je défendrai le développement durable, car c’est dans cette voie que nous créerons les emplois de demain. Mes autres thèmes de campagne porteront sur la santé, la démocratie, la culture. 

Quels dossiers vous paraissent prioritaires aujourd’hui ?
D’abord la viticulture. Je ne suis pas d’accord avec ceux qui affirment que le vin est « un aliment comme les autres » . Il faut encourager une production moins intensive. Je me battrai aussi pour l’implication de l’Etat dans la promotion des transports collectifs urbains. Je suis enfin pour la suppression du Sénat.

Pasqua s’est acheté un asile politique et une immunité grâce à Juppé et ses amis. 

Propos recueillis par Marion Guillot

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