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Sud-ouest 9 Juin 2004 |
Attention
aux ondes... négatives!
VILLENAVE D'ORNON. --
A l'invitation des Verts, le professeur Oberhausen animera jeudi soir un débat
sur les risques liés aux antennes relais. "Il y a danger", affirme
le physicien
: Dominique Manenc |
Le
professeur Oberhausen, Patrick Nouguès, Louis et Josette Garcia devant
l'antenne-relais de la rue Alta Maya. PHOTO D.M. |
Leur association, Défense des
riverains du quartier Alta Maya, est en cours. Eux sont déjà sur les starting
blocks pour participer, ce jeudi, au 5 ème café écolo des Verts villenavais
consacré à un sujet qui les touche de près : les antennes relais et la santé.
Le pylône qui empoisonne leur existence est implanté au milieu de maisons et
pas loin de l'école Jean-Macé. C'est l'un des dix installés sur la ville.
Ici, l'antenne haute de 45 mètres domine les habitations dont la plus proche
est à 80 cms : "Elle est arrivée là sans concertation, en 1997".
Depuis, Louis et Josette Garcia se
plaignent, comme beaucoup de leurs voisins : insomnies, migraines, tachycardie.
"La nuit, il m'arrive de transpirer et d'avoir le coeur qui
s'emballe", confie Louis Garcia. "Et surtout d'être réveillé vers 3
h 30-4 h du matin, alors qu'il n'y a aucun bruit à l'extérieur". Un détail
qui n'échappe pas au professeur Daniel Oberhausen, physicien, spécialiste des
champs électromagnétiques des radiofréquences : "Ce phénomène se répète
chez les gens demeurant autour d'une antenne-relais. C'est l'heure à laquelle
elle déverse une bouffée d'ondes énormes. A la différence de celles qui sont
émises par les relais hertziens traditionnels (télé, radio), ces ondes pulsées
sur des fréquences biologiques génèrent ces troubles. Souvent, les gens sont
fatigués le matin et ne rêvent plus la nuit, parce que leurs rêves sont
justement évincés par ces ondes. Ils finissent par être fragilisés".
Pas de portable. Les
Verts villenavais avaient suggéré au maire, Patrick Pujol, en novembre 2003,
de créer un groupe de travail associant élus, opérateurs et riverains pour
aboutir à la signature d'une charte. Le maire avait répondu qu'en l'état
actuel des connaissances, rien ne permettait d'identifier un risque pour la santé.
"En attendant, Pessac vient de signer cette charte. Alors pourquoi cette
majorité municipale ne s'attaque -t-elle pas aux problèmes de santé publique
?". Les Verts girondins font d'ailleurs circuler en ce moment une pétition
qui propose d'appliquer le principe de précaution, c'est-à-dire de ne pas
implanter les antennes près des habitations et des écoles, d'abaisser leur
puissance, de rendre obligatoire le dépôt d'un permis de construire pour tout
projet d'antenne, de consulter les riverains et d'informer des risques
sanitaires.
"Nous allons créer un
collectif girondin qui tiendra sa première réunion à Pessac le 15 juin",
précise Patrick Nouguès, élu vert de l'opposition municipale villenavaise.
Le professeur Oberhausen est formel
: "Il y a danger. Les preuves sont évidentes concernant les maux de tête,
les problèmes cardiaques, les états dépressifs, les nausées etc... Pas en
revanche sur les cancers et les leucémies mais nous avons des craintes. Mais
les opérateurs ne reconnaîtront jamais un effet sanitaire. S'ils enlèvent une
antenne, ils disent que c'est pour éviter les troubles à l'ordre public."
Le physicien a eu lui même des ennuis de santé alors qu'il habitait près d'un
relais. D'ailleurs, il n'a pas de portable. Ni Patrick Nouguès, ni Josette et
Louis Garcia.
Le débat aura lieu jeudi 10 juin
à 18 h 30 au café Le petit Trianon, au pont de la Maye. Il sera animé par le
professeur Oberhausen et Laure Curvalle, conseillère municipale verte de
Pessac.