Cafe ecolo sur les gens du voyage

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Sud-ouest Septembre 2003

-- Les Verts organisent leur prochain café écolo qui portera sur l'accueil fait aux gens du voyage, le jeudi 27 novembre au « Petit Trianon »

Dominique Manenc

Bertrand Favarel, Bertrand Lerossignol, Joseph Poirier et Patrick Nouguès devant le stade désaffecté qui devrait accueillir l'aire de stationnement en 2004
PHOTO D.M

L'affichette se veut humoristique mais le débat restera sérieux : « C'est les endroits où l'on s'arrête qui nous donnent envie de voyager », dit un nomade en mettant le pied sur un site que l'on devine peu accueillant. Le thème de la discussion qui sera organisée jeudi soir par le groupe local des Verts portera donc sur les « droits et les devoirs des gens du voyage ». « On se félicite que Villenave d'Ornon s'équipe prochainement d'une aire de stationnement et se mette ainsi en conformité avec la loi », explique Patrick Nouguès, élu vert de l'opposition. « Je suis souvent interpellé par des riverains qui n'apprécient pas l'intrusion soudaine dans leur environnement de ces nomades. Je crois que les élus ont longtemps fait la politique de l'autruche, feignant d'ignorer le problème par peur d'affronter leur électorat ». Villenave d'Ornon a crée un syndicat intercommunal avec Gradignan et Talence pour mettre en place cette aire qui devrait voir le jour près du stade Wangermez dans le courant de 2004. La deuxième loi Besson a imposé cette mesure aux villes de plus de 5 000 habitants et le schéma départemental qui a défini les sites fait obligation aux élus de se mettre en conformité avec elle dans les 24 mois qui ont suivi son adoption en février 2003. « Passé ce délai, l'Etat peut se désengager financièrement tout en imposant à la ville de faire cet équipement », rappelle Bertrand Lerossignol, membre du collectif d'action auprès des gens du voyage qui participera au débat.

Ecole et santé. « Voilà pour le bâton », insiste l'intervenant qui précise qu'il existe aussi une carotte pour inciter les villes à se doter de cette aire. D'abord le financement d'Etat à hauteur de 75 % pour l'investissement et la gestion, ensuite la possibilité pour les maires de faire appel à la police pour expulser les contrevenants en cas de stationnement sauvage. Le problème est complexe et mérite d'être abordé sous de nombreux angles : « Il y a le respect des obligations légales mais aussi la scolarisation des enfants », continue Patrick Nouguès qui invitera un enseignant Joseph Poirier à expliquer son expérience puisqu'il est l'un des deux professeurs girondins à animer l'antenne mobile. « Depuis septembre, j'ai vu 200 gosses différents sur Bordeaux-Nord, ce qui veut dire que le travail est difficile. L'idéal serait que les écoles des quartiers accueillent les enfants. Il faut pour cela persuader l'institution du bien-fondé de cette solution mais aussi les parents qui sont souvent hésitants à scolariser leurs gamins ». Sur la CUB, on estime à 600 ou 700 le nombre d'enfants nomades non scolarisés. La santé sera aussi l'un des thèmes du débat. « Leur couverture sociale est correcte et les gens du voyage ont une bonne connaissance du système sanitaire », résume Bertrand Favarel-Garrigues. Pour ce médecin, le problème reste lié aux conditions de vie : « le manque d'eau, d'électricité, de sanitaires est responsable de la détérioration de leur état. Il y a longtemps que j'ai cessé de faire de la prévention car c'est sur ce sujet qu'il faut insister », martèle le praticien en soulignant que l'espérance de vie des gens du voyage est de 45 ans...

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