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Sud-ouest 4 Juin 2004 |
Les
antennes-relais obéiront à une charte
PESSAC. --
Accord entre la municipalité, les opérateurs et les syndicats de quartiers
: Gilles Guitton |
Stéphane
Gaillet, de Bouygues Télécom, signe la charte avec Pierre Auger. D |
Il aura fallu dix-mois de négociations,
le blocus d'une antenne de Bouygues par les riverains, le gel de toute
implantation sur la commune, et des trésors de « diplomatie participative »
sous l'égide de la municipalité pour en arriver au document signé hier soir
à la mairie de Pessac.
Désormais, lorsque Bouygues Télécom,
Orange et SFR voudront implanter ou modifier une antenne relais de téléphonie
mobile à Pessac, ils devront se conformer à une charte qui est une première
dans l'agglomération et en Aquitaine. Elle a été signée hier par le maire
Pierre Auger en deux exemplaires, avec les opérateurs d'une part, et avec les
syndicats de quartier d'autre part.
Le document est pour l'essentiel
conforme au code des « bonnes pratiques » signé récemment par l'association
des maires de France et l'association française des opérateurs de mobiles (AFOM),
notamment en matière d'intégration paysagère. Pas plus que ce dernier, il ne
va au-delà du décret de 2001 en matière de puissance et de protection
sanitaire. Il prévoit tout de même que les opérateurs effectuent à leurs
frais des contrôles de champ électro-magnétique à la demande de la ville,
dans la limite de deux sites par an et par opérateur.
Site « sensibles ». Il
est en revanche plus détaillé en matière d'information et de concertation.
Les opérateurs devront ainsi fournir à la ville et aux riverains un dossier
technique précis assorti d'une évaluation des champs électro-magnétiques
pour les sites « sensibles », au voisinage d'écoles ou de crèches notamment.
Le dossier ensuite présenté aux
riverains et aux syndicats de quartier Pessacais par la commune et par les
opérateurs, pour discussion et avis, la ville donnera ou non son feu vert.
La satisfaction affichée par tous
laissait entrevoir des nuances. L' adjoint à l'urbanisme de Pessac, Patrice
Verdon, qui a piloté la négociation, a averti : « c'est maintenant que la
concertation commence ». Dominique Lestynek, président de la Fédération des
syndicats de quartier de Pessac, a rappelé son souci de voir respecté le «
principe de précaution ». Lequel ne figure évidemment pas dans la charte.
Stéphane Gaillet, le directeur
régional de Bouygues Télécom, Christophe Palfi, et Gilbert Gauthier, ses
homologues de SFR et Orange, se disaient prêts à jouer le jeu. « Les
opérateurs doivent se mettre dans la tête que plus rien ne se fera sans
concertation » commentait le premier nommé.
Comme une bonne dizaine de projets
gelés depuis octobre 2002 sont dans les cartons des opérateurs, on saura vite
si la Charte remplit son office.