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Sud-ouest 24 Mai  2004

 

Les verts contre la super-rocade


GRAND BORDEAUX. -- Ils qualifient de « non-assistance à personne en danger » le feu vert ministériel



Benoit Lasserre

 

« Les verts contre la super-rocade »
: Benoit Lasserre 


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Les Verts prédisent que la super-rocade entraînera une urbanisation en tache d'huile, comme la rocade dans les années 70
PHOTO ARCHIVES NICOLAS LE LIEVR
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LGilles de Robien a donné son feu vert et ce sont les Verts qui s'enflamment. Pour Pierre Hurmic, président du groupe des Verts à la mairie de Bordeaux, la décision du ministre des transports d'autoriser le grand contournement autoroutier de l'agglomération bordelaise est « absurde et dangereuse ». L'élu écologiste va même plus loin en parlant de « non-assistance à personne en danger ». « Comment peut-on laisser construire une telle infrastructure routière quelques semaines après que des études scientifiques ont démontré que la pollution de l'air due aux émanations de gaz d'échappement ont provoqué en 2002 le décès de milliers de personnes ? »
Que le tracé soit par l'ouest ou par l'est laisse les Verts indifférents. Ce qui compte pour eux, c'est que ce nouvel équipement autoroutier va constituer un nouvel appel d'air pour les voitures et surtout pour les camions qui traversent l'agglomération dans leur transit nord-sud. « Les grands élus qui réclament et soutiennent ce projet, à savoir Philippe Madrelle, Alain Juppé et Alain Rousset, soulignent que le ferroutage n'est pas encore prêt, mais il ne risque pas de l'être de sitôt avec des élus qui n'ont pas la volonté politique de le faire avancer et qui, surtout, accordent la priorité à la route. L'idée de créer un contournement ferroviaire à côté du contournement autoroutier est un leurre. S'il y a le choix entre la route et le fer, c'est la route qui l'emportera toujours, affirme Pierre Hurmic. Le report modal doit se faire au détriment de la route, sinon ça ne sert à rien. C'est un choix politique à effectuer. »

« Tache d'huile ». Autre argument évoqué par Simon Charbonneau, l'un des principaux détracteurs du grand contournement : « La mise en service de cet équipement est prévue à l'horizon 2012, c'est-à-dire une époque où, selon les experts, le prix du pétrole se sera envolé. On va construire des infrastructures qui ne serviront sans doute à rien. » Remarque que balaie Philippe Madrelle, le président PS du Conseil général, pour qui « l'ingéniosité de l'homme permettra de suppléer la raréfaction du pétrole. On n'a pas fermé les routes quand le cheval a cessé de transporter les gens. »
Pour les associations et les Verts, le contournement autoroutier pose également des problèmes urbains. « Alain Juppé assure qu'il ne s'agit pas d'une super-rocade avec des échangeurs, explique Pierre Hurmic. Mais comment les maires des communes traversées pourront-ils rester immobiles à regarder passer les camions ? Ils demanderont des compensations avec des échangeurs, ce qui entraînera une urbanisation en tache d'huile comme cela s'est produit avec la rocade dans les années 70. Ce qui fait qu'aujourd'hui il y a des milliers de voitures prises dans les embouteillages. » Et Pierre Hurmic de rappeler qu'Alain Juppé était encore hostile au grand contournement en 1998 avant de se rallier au combat de Philippe Madrelle.
Si UMP et PS se situent sur la même longueur d'onde à propos du grand contournement, il n'en est donc pas de même au sein de la gauche, Verts et communistes étant hostiles à ce projet. Noël Mamère encourage d'ailleurs les conseillers régionaux Verts à manifester leur hostilité au grand contournement en ne votant aucune ligne budgétaire qui lui serait dédiée.


 

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