|
Sud-ouest 9 Janvier 2003 |
L'Eau Bourde à l'aise dans son lit
LUTTE CONTRE
LES INONDATIONS. --Les
travaux de recalibrage et de reprofilage du ruisseau sont achevés. Destinés à
lutter contre les inondations, ils mettent un terme au cauchemar des riverains
Dominique Manenq
L'Eau Bourde à l'aise dans son
lit
:Dominique
Manenc
Les pensionnaires de la maison de
retraite de la Mapaar ne connaîtront plus les frayeurs liées aux crues de 93
et 96, consécutives à de fortes pluies; à deux reprises, l'Eau Bourde était
sortie de son lit et les sapeurs-pompiers avaient dû évacuer en urgence les
personnes âgées. L'école maternelle La Cascade, elle aussi construite en
dessous du niveau du petit cours d'eau, mais vide à cette heure de tout
occupant, n'avait pas non plus été épargnée par la montée soudaine du
ruisseau. Qui a aussi provoqué de sérieux dommages, ces dernières années,
aux riverains proches de ces deux établissements et dont les maisons situées
avenue Edouard-Bourlaux, surplombent l'Eau Bourde. Le projet de recalibrage et
de reprofilage de l'Eau Bourde devenait donc indispensable, sachant qu'il allait
être onéreux; l'enveloppe affectée par la CUB est en effet passée d'un
budget initial de 20 MF à 26 MF, soit 4 millions d'euros: "Entre 2001 et
2002, ce programme a été le plus gros chantier communautaire en matière de
lutte contre les inondations", note Michel Poignonec, maire-adjoint chargé
de la communication.
Recalibrage.
Le ruisseau est contenu dans un lit plus profond et protégé par
une paroi de béton
Un laboratoire spécialisé. L'opération
a démarré bien en amont avec le lancement de l'enquête d'utilité publique
fin 2000. "Il a fallu engager la phase des préalables fonciers et discuter
avec les propriétaires concernés pour leur racheter un bout de terrain en fond
de jardin de manière à élargir le ruisseau", rappelle l'élu. Cet aménagement
du ruisseau destiné à améliorer l'écoulement des débits, était en effet prévu
sur une portion de 1000 mètres de long, situés entre la rocade et le
lotissement des Peupliers. "Ce chantier a nécessité le recours à une
technique particulière. Pour arriver à creuser le lit jusqu'à onze mètres de
profondeur sur quatre-vingt centimètres de large, on a dû casser la roche avec
minutie sous peine de voir les marteaux-piqueurs menacer les fondations des
maisons des riverains. Un laboratoire spécialisé dans le bâtiment a contrôlé
ces travaux qui consistaient à engager des armatures verticales puis à y
couler du béton qui est devenue une paroi de protection".
Plus loin, en absence d'habitations,
le lit a été aussi creusé sur onze mètres mais le béton a été remplacé
par un enrochement.
Deux ponts reconstruits. Ces
travaux englobaient également la destruction de deux ouvrages d'art qui ont
bien sur été reconstruits et donc allongés pour franchir le ruisseau recalibré:
le pont Yvon-Mansencal qui relie la rocade au chemin de Leysotte et le pont de
la rue de Bardenac qui permet d'accéder à la maison de retraite et à l'école
La Cascade. Dans sa traversée villenavaise, l'Eau Bourde qui arrive de
Gradignan et se dirige vers Bègles pour finir sous le nom d'estey de Franck,
est donc définitivement recalibrée au prix de travaux échelonnés sur 18
mois. Ils avaient aussi "délogé" quelques locataires de l'Eau
Bourde, à savoir 800 goujons, 830 gardons, 200 chevesnes, 148 anguilles et 30
brèmes que la brigade de la Gironde du conseil supérieur de la pêche avait du
transférer vers d'autres sites et qui devraient retrouver leur milieu naturel
d'origine. La fin du chantier sera marquée samedi matin par une cérémonie
inaugurale présidée par Alain Juppé, président de la CUB et Jean-Pierre
Turon, maire de Bassens et président de la commission eau et assainissement.