NATURA 2000
Natura 2000. --
Les défenseurs de la directive Natura 2000 expliqueront l'intérêt de sa mis
en en application, jeudi
Dominique Manenc
Situation Alarmante
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Sur le
domaine de la Plantation, le potentiel écologique n'a pas été
inventorié
PHOTO CLAUDE PETIT
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Le réseau Natura 2000 sera au coeur de la réunion publique organisée ce jeudi 12 mai à l'initiative des Verts girondins et villenavais. « Parce que la situation est alarmante », résume l'élu vert villenavais Patrick Nouguès, en raison de la disparition des espèces et des milieux. » « Mais aussi, enchaîne Olivier Sigaut, professeur en gestion de l'environnement, parce que la directive Natura 2000 , dite habitat-flore-faune- qui vise au niveau européen à protéger cette diversité biologique n'est pas appliquée en Aquitaine ni en Gironde alors qu'elle a été mise en place depuis juin 2004. Concrètement, les élus se demandent où en est cette directive. »
« On a même vu, poursuit l'enseignant, des zones humides proches de Bordeaux, en voie de régression à cause de la pression foncière et des stratégies d'aménagement. A Villenave d'Ornon, par exemple, les élus verts se préoccupent des mesures de protection européennes qui s'imposent sur le domaine de la Plantation. Les zones humides de la commune sont incluses dans cette Znieff (zone naturelle d'intérêt écologique floristique et faunistique) qui entre elle même dans le réseau Natura 2000. »
Peur de la sanctuarisation. Donc, la disparition des espèces et des milieux s'accélèrent. Patrick Nouguès impute ce phénomène à l'urbanisation et au développement des activités humaines, à la surconsommation (chasse, pêche, commerce) et à la pollution. « Au cours des 400 dernières années, 200 espèces de vertébrés supérieurs ont disparu. Il ne reste que 200 visons d'Europe en France. Et sait-on que l'on connaît 3 millions d'espèces dans le monde alors qu'il en existe 30 millions qui ne sont pas identifiées et qui disparaitront avant qu'on puisse le faire ? », relève Olivier Sigaut.
Sur la Plantation, le potentiel écologique n'a pas été inventorié. Comme sur beaucoup d'autres lieux parce que la Diren fait peu ou mal ce travail : « Nous, bénévoles, complétons cet inventaire mais le dossier Natura 2000 traîne », continue le professeur. Patrick Nouguès pense qu'il y a eu désinformation, manque de concertation avec le public mais aussi la pression de tous ceux qui ont des intérêts sur ces zones comme les pêcheurs, les chasseurs, les agriculteurs, les forestiers et même les randonneurs qui craignent une sanctuarisation de la nature et donc le gel de toute activité. « Et les élus ont cédé à ces pressions. »
Pas d'interdiction. « Natura 2000 veut répondre à cette crise qu'est la disparition de la biodiversité », soutient Patrick Nouguès « mais elle n'exclut pas le maintien d'une activité humaine. » Jean-Pierre Duffour, président des Verts Gironde et vice-président de la région, aligne des exemples dans ce sens : « On peut imaginer un haras dans une zone humide ou encore un passage par bateau dans un endroit où des fleurs poussent sur la terre. » Il ne s'agit pas d'interdire toute activité mais d'éviter de lancer celles qui seraient destructrices. « La zone Natura 2000 n'est pas une réserve d'indiens mais plutôt une chance car le réseau s'accompagne d'aides financières de l'Europe », ajoute l'élu du conseil régional.
La mise en place de Natura 2000 se faisant attendre, la France risque d'encourir des pénalités d'ordre financier. Le débat élargi à tous s'avère urgent . « L'avenir passe par l'éducation à l'environnement de tous les publics », assure Olivier Sigaut qui suggère par exemple, de faire des sentiers d'éco-interprétation où l'on pourrait utiliser le mi lieu comme espace pédagogique.
La réunion aura lieu à 20h salle Jacques-Brel à Sarcignan. Y participera également Simon Charbonneau, professeur de droit de l'environnement.