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Sud-ouest 20 Janvier
2004 |
Plantation
: les Verts soulagés
Plantation. --
La caducité du permis de lotir, induite dans le jugement du tribunal
administratif, réjouit les Verts qui veulent conserver la Plantation en zone
humide
Dominique Manenc
La Plantation : les Verts
soulagés
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Patrick
Nouguès et Nathalie Richard : « Associer les Villenavais au devenir de
la plantation »
PHOTO D. ANDRAUD
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Les Verts villenavais sont heureux
du jugement rendu par le tribunal administratif à l'encontre de la mairie car
il induit la caducité du permis de lotir. Aquitaine Alternatives avait demandé
au maire d'user de ses pouvoirs de police pour faire constater la poursuite des
travaux d'aménagement du lotissement du Domaine de la Plantation. C'est le
rejet, par le maire, de cette demande qui a été attaqué en justice par un
recours de l'association écologiste qui estimait que les permis de construire délivrés
reposaient sur un permis de lotir caduc : « Cela nous permet de clore la
discussion sur le lotissement de la Plantation qui est illégal dans son intégralité
», assène Patrick Nouguès, le leader local des Verts. « L'appel du maire n'a
aucun effet suspensif. Patrick Pujol veut démontrer que les travaux ont bien
commencé dans les délais et que donc la caducité ne tient pas. Mais alors
pourquoi ne l'a-t-il pas prouvé avant le jugement ? ».
L'élu d'opposition précise que ses
amis vont demander au premier magistrat de la ville de dresser ce procès-verbal
constatant un certain nombre d'irrégularités et de le transmettre au parquet.
Nouvelle procédure. Les
Verts rappellent qu'une autre plainte, déposée devant une juridiction pénale,
concerne « l'assèchement d'une zone humide avec remblaiement sans
autorisation, la création d'un golf sans autorisation et un projet immobilier
mené par une personne frappée d'interdiction ».
Satisfaits les Verts le sont, mais
aussi soulagés par rapport à l'assignation dont font l'objet les membres du
bureau d'Aquitaine Alternatives et certains Verts à titre individuel : « Eric
Bez nous demande 9 ME de dommages et intérêts, y compris sur nos biens
personnels, pour entraver le développement économique de son domaine. C'est de
l'intimidation intolérable. Le jugement du tribunal conforte notre position et
c'est l'arroseur qui risque d'être arrosé car notre avocat va procéder à une
demande reconventionnelle (NDLR : une réplique à l'assignation) car c'est nous
qui subissons un préjudice moral », commente Patrick Nouguès.
Pas un sanctuaire. Patrick
Pujol s'est interrogé sur les raisons de ces recours multiples, y voyant un
frein au développement économique de cette zone et de sa ville. Les Verts ne
veulent pas porter le chapeau et opposent l'intérêt général à l'intérêt
privé : « Nous, on veut sauver cette zone humide d'un grand intérêt
écologique qui joue un rôle naturel de régulation et d'absorption des crues.
Il n'y a pas que le développement économique qui compte et pourquoi avancer
l'argument des taxes professionnelles qui tombent à l'eau avec la TPU ? ».
Les Verts ne sont pas hostiles au
développement économique mais « dans les ZAC et sur les bords de rocade ».
Ils ne sont pas non plus opposés à une urbanisation raisonnée : « Dans le
secteur sud-est, il y a la possibilité de créer 1 000 logements ». Nathalie
Richard plaide pour une vocation touristique du domaine : « On ne veut pas le
sanctuariser. Mais combien d'emplois créés là concernent-ils des Villenavais
? Et les enseignes installées génèrent souvent des emplois précaires, des
CDD et des horaires flexibles. »
Guinguettes et jardins ouvriers. Pour
les élus de l'opposition, l'avenir du domaine est un vrai choix politique : «
Il n'est pas question de vouloir tout démolir mais réhabiliter, autant que
faire se peut, les bords de Garonne là où ils ont été massacrés par des
remblaiements honteux ! », s'insurge Nathalie Richard. Les Verts suggèrent la
préemption de ces terrains par le Conseil général pour la création d'espaces
naturels sensibles. « En tant qu'écologistes, il nous semble incontournable
que cette zone soit inscrite dans la liste des sites Natura 2000 dont elle
pourrait devenir un site pilote en en faisant un outil pédagogique. Par
exemple, pour y reconstituer un milieu agricole basé sur l'élevage. »
Dans la série des propositions
avancées par les élus Verts, on pointe des guinguettes, des promenades, des
parcours santé, l'utilisation des plans d'eau, des jardins ouvriers... : « Il
faut associer les Villenavais à tout projet qui leur permettra de renouer avec
le fleuve », assurent Patrick Nouguès et Nathalie Richard.