Le futur village au sec


VILLENAVE D'ORNON. -- Le plan de prévention des risques d'inondation épargne des logements en projet près de Courréjean. Mais Patrick Pujol prendra son temps.

Patrick Pujol : « On est quand même dans un mic-mac considérable » PHOTO SUD OUEST

Promulgué discrètement en plein été, le plan de prévention des risques d'inondation (PRI) de l'agglomération de Bordeaux semble avoir soulagé le maire de Villenave-d'Ornon, Patrick Pujol. Même si les caprices historiques de Garonne et les calculs des hydrologues balisent désormais le territoire et les ambitions de la commune, le maire s'en satisfait : « Le PPRI ne donne pas raison à ceux qui brandissent ça comme un épouvantail », estime Patrick Pujol. « Des cotes précises ont été définies. Aux deux tiers, explique-t-il, la zone village du secteur sud-est est complètement hors d'eau, donc en zone constructible. Le reste le serait aussi à condition que les constructions ne gênent pas l'écoulement des eaux mais, de toute façon, nous essaierons d'y mettre des équipements comme des terrains de foot, ça ne nous intéresse pas d'y construire. »

500 logements en projet. C'est donc derrière cette ligne que Villenave va déployer le plan d'aménagement d'ensemble (PAE) du secteur sud-est, entre Courréjean, Leyran et l'avenue Myre-de-Labarre. Avec environ 500 logements en projet (40 000 m2 de surface hors oeuvre nette) inscrits dans le plan local de l'urbanisme de l'agglomération en cours d'adoption.
Pour autant, le futur nouveau quartier n'est pas prêt de sortir de terre. « Pour arriver à quelque chose de cohérent, et ne pas voir fleurir des maisons n'importe où, une étude a été commandée par la CUB a un bureau d'études extérieur », souligne le maire. Au mieux, les premiers éléments de l'étude permettront à la commune d'avoir des éléments d'orientation pour la future voirie du secteur « d'ici l'été prochain ». Et les projets de construction ne seront pas lancés « avant le début de 2007 ». Patrick Pujol ne semble pas vouloir presser le pas outre mesure -« d'autant qu'avec le PLU qui n'est pas adopté et qui risque d'être frappé de multiples recours, on est quand même dans un mic-mac assez considérable ».


Natura 2000. Un autre élément dudit « mic-mac » a pour nom Natura 2000. La zone de protection naturelle, également arrêtée récemment, englobe notamment les zones commerciales de la Plantation et des Rives d'Arcins. Patrick Pujol ne la porte pas dans son coeur. « Elle a été élaborée sans concertation, sans étude de terrain. » Elle a quand même une vertu : réunir Bègles et Villenave dans la constitution d'un « comité de pilotage » avec la communauté de communes de Montesquieu. Avec une nouvelle étude à la clé pour définir un « document d'objectif » Natura 2000 d'ici début 2007. Là encore, « ça nous incitera forcément à retarder les permis de construire, puisque chaque projet doit mesurer les impacts sur les habitats et les espèces. Pour autant que ces habitats naturels et ces espèces existent réellement. Donc, on reste en attente sur le domaine de la Plantation », explique le maire de Villenave. En s'agaçant : « Ca peut coincer sur des projets de développement économique, et je me demande si c'est vraiment le moment. »
Car cette nouvelle donne administrative dessine aussi le nouveau cadre des batailles juridiques menées par les opposants à l'urbanisation du secteur. « Le juge a constaté le caducité des permis de lotir initiaux. Donc nous en avons créé de nouveaux, unique et dans le domaine économique. Ils sont déférés devant les tribunaux et nous attendons de voir ce que dit la justice. »