<<  Accueil des verts de Villenave     
  Sud-ouest 15 Novembre 2005 

 

Le PLU victime des lenteurs administratives


VILLENAVE D'ORNON. -- Le plan local d'urbanisme ne succèdera pas au POS avant juin 2006


Denis Lherm

Le PLU victime des lenteurs administratives
: Denis Lherm  
 

L'un des objectifs du futur PLU est de lutter contre l'étalement de l'agglomération.
PHOTO JEAN-JACQUES SAUBI
     

Le plan local d'urbanisme (PLU) de la Communauté urbaine de Bordeaux, appelé à remplacer le plan d'occupation des sols, prend du retard. Il devait entrer en application en janvier 2006, mais il faudra en fait attendre le mois de juin de la même année.
Les conséquences de ce retard sont très limitées, puisqu'en attendant le PLU, les règles du POS continuent de prévaloir. Serge Lamaison, maire de Saint-Médard-en-Jalles, vice-président de la CUB et responsable de la commission aménagement-urbanisme, explique ces six mois de retard par les lenteurs administratives.

La navette entre les mairies et la CUB. « Les commissaires enquêteurs ont demandé trois mois de délai, au lieu des deux prévus, dit-il. C'est normal, compte tenu de l'ampleur de la tâche. Pour le reste, c'est administratif. Si on veut quelque chose de réaliste, il faut multiplier les navettes entre les mairies et les services de la CUB. Ensuite, une nouvelle loi impose que le PLU soit d'abord voté par chaque commune avant de passer en conseil de CUB. Tout cela est très long. »
Sachant que la CUB compte 27 communes, on comprend la lenteur de l'opération. En attendant, on peut consulter le rapport des commissaires enquêteurs remis au mois d'octobre au terme de l'enquête publique. Il regroupe les multiples observations des habitants, des institutions ou des associations. Il y en a plus de 2 300 et le commissaire enquêteur a obligation de répondre à chacune.
Parfois, les habitants qui ont fait l'effort de se plonger dans le futur PLU, document aussi monumental qu'indigeste, se bornent à indiquer : « est opposé au projet de nouvelles normes du PLU ». Obligé de répondre, le commissaire enquêteur se borne heureusement à un simple « dont acte ».
Que trouve-t-on, au fil des 400 pages du rapport d'enquête publique ? Tout d'abord, les Bordelais ne se sont pas massivement intéressés à l'enquête. Etonnant, quand on voit avec quelle force ils se mobilisent pour dénoncer la trop grande hauteur de tel immeuble en construction ou son absence d'intégration dans un quartier. C'est pourtant bien le POS, et bientôt le PLU, qui fixent les règles d'urbanisme.
Michel Duchène, adjoint à l'urbanisme à Bordeaux, rappelle que « tous les projets d'urbanismes sont systématiquement attaqués devant le tribunal », alors que peu de monde se mobilise au moment de la définition des règles.
En fait, c'est précisément dans les communes où un conflit d'urbanisme rend le débat visible que les habitants ont fait le plus de remarques. Fort peu à Bordeaux, mais beaucoup à Mérignac, Talence ou encore Blanquefort. « Mais pour 27 communes et à peu près 700 000 habitants, 2 300 réponses, c'est pas énorme », commente Françoise Le Guern, directrice adjointe du développement urbain à la CUB.
Dans la banlieue ouest, la petite commune de Saint-Aubin-de-Médoc s'est au contraire très fortement exprimée. Ici, ce sont les projets d'aménagement et surtout l'épineuse question d'une aire d'accueil « de fait » des gens du voyage qui posent problème.


« Phobie de la hauteur ». Pour le reste, l'enquête publique révèle la force du conservatisme. Tout se passe comme si les déjà logés voulaient fermer la porte derrière eux et que surtout rien ne bouge : refus des logements sociaux, défense des intérêts particuliers, refus des construction nouvelles, surtout si elles dépassent 3 étages... Le PLU relaie ce conservatisme.
Venant après un POS jugé trop permissif, qui a, par exemple, autorisé la dénaturation de Caudéran dans les années 70, le PLU donne un coup de barre dans l'autre sens. « On ne peut plus faire que de l'habitat individuel. Les associations se félicitent, mais même à l'intérieur de la rocade, on n'arrive pas à faire du R+2 partout. Il y a une phobie de la hauteur », poursuit Françoise Le Guern.
Serge Lamaison confirme : « tout cela est très conservateur. Dès que vous tentez de changer, cela ne passe plus. Il nous faut pourtant densifier l'agglomération et lutter contre l'étalement. Les plus beaux quartiers de Bordeaux sont aussi les plus hauts, avec 4 et 5 étages. »

L'enquête publique révèle la force du conservatisme. Comme si les déjà logés voulaient fermer la porte derrière eux et que surtout rien ne bouge.


 

  << Accueil des verts de Villenave 

  << Autres aticle de presse 

  << Haut de page