<<  Accueil des verts de Villenave     
  Sud-ouest 16 Novembre 2005 

 

Deplacements C'est la « vélorution » !


DEPLACEMENTS. -- Le nombre de cyclistes multiplié par trois en dix ans dans les rues de Bordeaux. Analyse d'une stratégie municipale partie d'un renversement


Denis Lherm

C'est la « vélorution » !
: Denis Lherm  
 

Aménagement simple et efficace : les arceaux pour attacher les vélos. On en compte aujourd'hui 1 300
PHOTO LAURENT THEILLET

Longtemps cantonné à la promenade du dimanche, le vélo est en train de s'imposer comme mode de déplacement à part entière. La Communauté urbaine de Bordeaux vient de rendre publics les chiffres du dernier comptage des cyclistes dans les rues. Ils font état d'une hausse spectaculaire en quelques années. 55 458 cyclistes par jour ont en effet été recensés en juin 2005 à Bordeaux, contre 36 661 en 2003 et seulement 19 187 en 1993. Ces comptages sont réalisés périodiquement par des agents de la CUB postés dans les rues. Sur l'ensemble de l'agglomération, on atteint presque les 60 000 cyclistes. En dix ans, leur nombre aurait donc triplé. La mairie indique de son côté que 3 000 cyclistes franchissent chaque jour le pont de pierre et qu'ils sont plus de 2 000 sur les cours Pasteur, Clémenceau, de l'Intendance ou sur le quai Louis-XVIII. Au total, le trafic vélos aurait grimpé de 30 % entre 2003 et 2005.
La difficulté de circuler en ville n'est pas étrangère à cette « vélorution » constatée dans de nombreuses grandes villes de France. Particularité bordelaise : nombre de néo-cyclistes ont découvert le vélo à cause des travaux du tram et l'ont conservé comme mode de déplacement. Enfin, la politique très volontariste de la mairie a aussi produit ses effets. Et cela au prix d'un renversement complet de stratégie. « Autrefois, on concevait des aménagements lourds, coûteux et pas forcément réussis, comme la piste cyclable du cours du Médoc. Ils n'étaient pas toujours efficaces et n'entraînaient pas une hausse du nombre de cyclistes. On procède aujourd'hui très différemment, on a renversé la logique : on mise sur la promotion du vélo et on réalise des équipements plus pragmatiques et légers. Le plus important est d'avoir une continuité visuelle du cheminement des vélos dans les rues », explique Michel Duchène, adjoint au maire chargé de l'urbanisme.

Un potentiel de 2 600 places. C'est avec le lancement des prêts de bicyclettes, contre une caution de 180 euros, que la pratique quotidienne du vélo en ville a réellement décollé. A ce jour, le parc compte 3 000 vélos municipaux et 35 000 contrats de prêt ont été passés. Six cents vélos supplémentaires devraient être disponibles sous peu. La mairie considère que plus il y a de vélos, moins on enregistre d'embouteillages et de pollution. Autre aménagement simple et efficace : les arceaux pour attacher les vélos. On en compte aujourd'hui 1 300, soit un potentiel de 2 600 places. Reste quelques points noirs, dont la gare Saint-Jean. « Il est anormal que la SNCF ait démoli son garage à vélo sans rien proposer à la place. Il y a là un potentiel énorme que la SNCF n'a pas intégré », déplore Michel Duchène.
Ensuite, les services de la voirie n'ont pas encore le réflexe d'intégrer systématiquement les vélos lors des travaux (lire ci-dessous). Quant aux cyclistes, enfin, certains ont tendance à oublier qu'en vélo aussi, il y a des règles à respecter. D'où une cohabitation parfois difficile avec les autres usagers des rues.


 

  << Accueil des verts de Villenave 

  << Autres aticle de presse 

  << Haut de page