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Sud-ouest 30 Septembre 2004 |
Des
suggestions à la chaîne
VILLENAVE D'ORNON. --
Lors d'une réunion publique organisée par Vélocité, les usagers ont exprimé
leurs doléances. Le maire a promis une concertation
.
: Dominique Manenc |
Les pistes
bidirectionnelles qui équipent Villenave satisfont les usagers
cyclistes PHOTO D.M. |
Le représentant de Vélocité avait prévenu : « Nous sommes apolitiques et ne demandons que des choses légitimes ». Et donc la réunion publique organisée lundi soir par les soins de l'association n'a soulevé aucune polémique, juste des revendications formulées avec mesure devant le maire, Patrick Pujol qui avait répondu à l'invitation après s'être rendu , l'autre seamine, sur le terrain, à vélo, pour toucher de plus près la réalité locale. « Certes, des choses existent et c'est bien », dit en préambule Gérard Seguin, citant en vrac les pistes bidirectionnelles (chemin de Camparian, avenue Barret, chemin de Pauge). En revanche, le public montre du doigt les routes de Toulouse, de Léognan et le chemin de Leysotte. « Rien n'est fait », peste un usager au sujet de la première. Patrick Pujol lui donne raison mais tient à souligner la difficulté d'aménager cette voie, la plus accidentogène de la ville, car quatre communes sont concernées : « Sans compter l'inconnue que présentera l'arrivée de la 3e phase du transport en commun en site propre ». Le maire reconnaît que tous les utilisateurs - piétons compris - ont droit à quelques égards. « Et les poussettes aussi », tranche l'élue verte Nathalie Richard, cependant satisfaite de l'intervention du conseiller général Nicolas Florian, qui plaide en faveur d'une vision à long terme concernant tout aménagement qui doit s'inscrire dans les futurs travaux de voirie.
« La CUB responsable ». Route
de Léognan, par exemple, Vélocité demande de supprimer la bande qui a été
tracée dans le giratoire face à la piscine : le cycliste s'y croit en
sécurité alors qu'il se fait couper la route par les voitures tournant à
droite. Le chemin de Leysotte « est un véritable désastre », dénonce un
utilisateur. Là l'association souhaiterait des coussins berlinois avant tous
les îlots centraux et des pistes sur les trottoirs : « Ici, les cyclistes
servent de ralentisseurs vivants », note Gérard Seguin, largement approuvé.
On parlera encore de l'insuffisance de l'entretien des pistes et aussi des
bandes encombrées par les gravillons projetés par les roues des voitures.
« C'est la Cub qui est
responsable », dit le maire expliquant que tout cela a aussi un coût.
Patrick Nouguès, autre élu vert, stigmatise le comportement des
automobilistes Français , très mauvais élèves en matière de pollution :
« Villenave doit faire une politique active dans ce sens », plaide
l'opposant municipal. Un responsable de Vélocité venait de nourrir son
argumentation en révélant que sur l'agglomération, 40 % des déplacements
de moins de trois kilomètres se font en voiture : « A vélo, c'est rien et
on on en finirait peut-être avec l'obésité », souligne -t-il. « Même si
je fais 4 200 kilomètres par an à vélo, j'ai aussi une voiture ».
Histoire belge. Patrick
Nouguès suggère encore au maire d'équiper son parc municipal de vélos. «
Les employés seront contents de tirer la tondeuse à gazon derrière leur
bicyclette », s'amuse le maire qui n'est pas contre le fait d'en racheter
trois ou quatre de plus.
Autre problème soulevé, celui
des vols, très dissuasif de la pratique du vélo, entend-on. « C'est pour
cela que nous demandons des arceaux devant les centres commerciaux, comme Atac
l'a fait à Talence. Ici, ils se font un peu tirer l'oreille », dit un membre
de Vélocité qui prend en exemple l'équipement devant la piscine. « Il faut
des grands arceaux où l'on puisse fixer le cadre et non la seule roue ».
Vélocité plaide aussi, à
l'instar des usagers présents dans la salle, en faveur de la continuité des
pistes mais aussi de l'utilisation des voies à contre-sens : « Cela nous
tient à coeur. En Belgique, il n'y a pas un sens interdit qui ne soit
emprunté par les cyclistes. Et tout se passe bien même si cela heurte le bon
sens. Bref, ce n'est pas une histoire belge ».
L'utilisation des couloirs de bus,
soumise à arrêté municipal, est aussi vivement souhaitée. En conclusions,
Patrick Pujol confirme : « Vous serez associés à l'élaboration de chaque
dossier ».